Dieudonné Crouson, étudiant à Paris est accusé par ses condisciples d'un vol qu'il n'a pas commis. De rage il décide de laisser là ses études, de fuir la capitale et de tenter sa chance à Chateauroux. Et pourquoi pas ! Ne sommes-nous pas dans les années 1920 ? « Le suffrage universel et les chemins de fer ont retourné Balzac. Aujourd'hui, on part de Paris pour aller réussir en province. » La réussite en effet, comme journaliste puis bientôt comme patron de presse sourira à Dieudonné Crouzon . Fort de son obstination il gravira tous les échelons pour devenir un notable de province. Publié pour la première fois en 1934 « Le sel sur la plaie » est le roman de l'ambitieux, de l'arriviste considéré ici non pas comme un individu méprisable mais au contraire comme « quelqu'un qui a trouvé dans l'affirmation de son ambition la saine revanche possible de n'avoir reçu aucune faveur à la naissance. » Ou l'on reconnaît bien là Jean Prévost écrit Jérome Garcin dans la préface, ce chantre républicain de la compétence et du mérite, qui déteste les héritiers et admire, chez l'homme, la faculté de se faire tout seul, de s'accomplir, contre vents et marées. » Dans un style syncopé où la psychologie laisse la place à la peinture des moeurs « Le sel sur la plaie » de Jean Prévost esquisse pour la première fois peut être dans la littérature du 20éme siècle le portrait de l'individu moderne, le portrait de l'homme pressé .