Mascarade
Cinq longues nouvelles et autant de facettes d'un talent de conteur qui font de Gabriel Chevallier un auteur qu’il est urgent de re-découvrir. Le Dilettante avait déjà sonné l'alarme en rééditant La peur, un des grands romans sur la guerre 14 /18 injustement oublié et que reprend à sa suite le Livre de Poche. Ici, avec Mascarade, Gabrielle Chevalier est sur un registre moins tendu et tragique que La peur, plus proche dans l'esprit de Clochemerle, ce livre phénomène qui lui donna la gloire. Même si certaines nouvelles de ce recueil comme Le crapouillot ou Sens interdit qui évoquent, l'une la guerre 14 à travers le portrait d'un colonel et l'autre la collaboration, font parfois froid dans le dos, le ton de l'ensemble est tout de même à la drôlerie. Il y a du Maupassant chez lui dans cette façon qu'il a de croquer avec précision les plus mesquines des manifestations humaines qu'il tourne en dérision pour notre plus grande joie. Tout y est tellement vrai et tellement universel. A quoi s’ajoute le style qui annonce la gouaille d’un Audiard. Autant dire qu’on a vraiment plaisir à en encourager la lecture.